Bernard Behin

Je suis juste un chrétien parmi tous les chrétiens vivant d’une divine spiritualité apophatique de plus en plus soulignée ; un homme parmi les hommes en quête d’absolu. Comment se dire fils du Père sans reconnaître chaque personne comme une sœur, un frère, et comment oser parler de fraternité sans une même paternité ?

Les gens qui ont du cœur cherchent à vivre dans la concorde en ce monde. Nous, les chrétiens, parlons aussi de paix et d’unité dans les Églises chrétiennes, mais sommes-nous décidés à y parvenir ? Nous engageons-nous dans cette voie ? Ou bien, nous restons sur nos positions en pensant détenir la vérité. Pilate proclamait : "Qu’est-ce que la Vérité " ?  " Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité" Nietzsche ; "La manière dont nous aimons ce que nous croyons être une vérité a parfois plus d’importance que la vérité même" Maurice Maeterlinck. Malheureusement, il est regrettable de constater que toutes les religions formatent leurs adeptes et les endoctrinent dans une cécité plus ou moins phénoménale. La foi cherche, l'intellect trouve !

Que dit le Catéchisme de l'Eglise catholique (1778) ? 
La conscience morale est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli. En tout ce qu’il dit et fait, l’homme est tenu de suivre fidèlement ce qu’il sait être juste et droit. C’est par le jugement de sa conscience que l’homme perçoit et reconnaît les prescriptions de la loi divine :
La conscience est une loi de notre esprit, mais qui dépasse notre esprit, qui nous fait des injonctions, qui signifie responsabilité et devoir, crainte et espérance ... Elle est la messagère de Celui qui, dans le monde de la nature comme dans celui de la grâce, nous parle à travers le voile, nous instruit et
nous gouverne. La conscience est le premier de tous les vicaires du Christ (Newman, lettre au Duc de Norfolk 5).

Si mes souvenirs sont exacts le droit canon proclame :
Livre III Can 748 : que tous les hommes sont tenus de chercher la vérité en ce qui concerne Dieu et l’Eglise avec l’obligation d’y adhérer. Can 759 : les laïcs sont appelés à coopérer au ministère de la parole.
Livre II Can 210 : les fidèles doivent promouvoir la croissance et la sanctification de l’Eglise.
Can 212.2 : les fidèles ont la liberté de faire connaitre leurs souhaits.

Mes onze thèses 

Une réforme de l'Eglise catholique

Je ne cautionne pas les divisions du macrocosme chrétien : toutes les Églises se prétendent orthodoxes (gardant la doctrine droite), catholiques (universelles), protestantes (fidèles à l’Évangile). Il est infiniment regrettable que l’Église romaine ait excommunié les autres patriarcats alors qu’elle était simplement l’un d’eux qui lui reconnaissaient la primauté : premier entre égaux (primus inter pares), rien de plus ! Un retour à l’unité demandé par Jésus (Jean 17, 11) est indispensable.

Le credo : ce texte est ancien, écrit par les Pères du concile de Nicée en 325, complété par celui de Constantinople en 381 qui a été écrit en grec et puis traduit en latin en Occident et actuellement dans les langues dites vernaculaires. Nous croyons en Dieu le Père, en son Fils Jésus-Christ, en l’Esprit saint qui est Seigneur, nous reconnaissons les trois personnes de La Trinité. Précisons les termes : nous ne croyons pas en l’Église, comme l’exprime malheureusement la traduction française du Credo de Nicée-Constantinople ; nous croyons que l’Église est une, sainte, catholique et apostolique. Nous croyons que l’Église est une, quelles que soient les divisions passées présentes des chrétiens. Nous proclamons que l’Église du Christ est unique et unie dans l’Esprit saint. Cette déclaration de foi étant antérieure à toutes les séparations confessionnelles ; le credo devrait être remis dans sa conception initiale ! 

Je ne crois pas à la résurrection de la chair à la fin des temps. Après la mort, commence alors le processus de décomposition, aussi appelé putréfaction. Une fois le cœur et le cerveau à l’arrêt, notre corps spirituel, qui peut se matérialiser sous des apparences diverses, quitte notre corps charnel pour rejoindre le Père céleste et être jugé. Pour moi, la mort n’existe pas ; elle est simplement le passage définitif d’une vie souvent douloureuse à une vie plénière dans l’Amour agapè, ou malheureusement pour certains à la damnation éternelle. Ceci ne remet pas en cause ma foi quant aux différents miracles réalisés par Jésus et sa propre résurrection. Ceux qui ont connu la mort physique et qui sont revenus à la vie gardent le corps avec lequel ils ont déjà vécu. Lorsque Jésus et Marie apparaissent à divers endroits, ils disposent d’apparences différentes. Jésus proclamait : « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » Évangile de Jean 11, 26.

Lorsque j’analyse les textes bibliques, je constate qu’avec les siècles, le texte original a subi des modifications tendancieuses pour asseoir l’autorité et la puissance des institutions. Une simple étude synoptique du Nouveau Testament montre de nombreuses incohérences, des ajouts intempestifs. Un exemple : un verset biblique dit Pierre et sur cette pierre, je conduirai mon Église. À regret, ce jeu de mots fonctionne uniquement en langue française et en grec, mais pas en araméen, en hébreux, la langue de Jésus. Ce verset a probablement été ajouté sous Tertullien au IIe siècle. Et les dates ? Jésus est né sous Hérode et sous Quirinus (Lc 2,2), pourtant Hérode est mort en 4 et Quirinus a été en fonction en +6. Le retour du Christ était imminent ; on attend toujours ! Le prologue de Jean est directement inspiré du texte égyptien des sarcophages... Dieu ne se trompe pas, Il ne commet pas d’erreur. Donc la Bible n’est pas la Parole de Dieu mais est un ensemble de textes écris par des hommes plus ou moins inspirés par l’Etant (Dieu - Exode 3, 14). 

Souvent pour ridiculiser la religion chrétienne, certains philosophes et d'autres utilisent des textes inscrits dans la légende de Bouddha (420 – 350 av. JC) que l’on retrouve dans le Nouveau Testament : Judas, le traître, Jésus et Pierre marchent sur les eaux, la multiplication des pains, etc. Cependant attention, d’après mes dernières recherches, j'affirme que ces textes ont été mis par écrit seulement une centaine d’années après la naissance de Jésus. Ma conclusion : les adeptes de Bouddha ont copié les miracles de Jésus et pas l'inverse !

Je n’aime pas l’appellation mère de Dieu qui a souvent été contestée au cours des siècles. Marie, est-elle la mère du Père, du Saint-Esprit, du Fils avant son incarnation ? NON. Dès lors, je préfère dire : « Marie mère du fils de Dieu selon la chair ou Marie mère de Jésus. »

L'Institution catholique est débile en vénérant des reliques : couronne d’épines, morceaux du bois de la croix du Christ avec lesquels on pourrait construire une cathédrale, et les gros « nosnos » ; je pense particulièrement à la vénération avec ferveur d’un tibia de vache lors de la Saint-Roch à Soy en Belgique. Non aux reliques, oui à l’adoration du Saint Sacrement.

Je suis très surpris qu’à notre époque l’Église catholique garde encore des titres inappropriés comme monseigneur, éminence, sa sainteté. Comment obtenir du crédit auprès des jeunes avec un tel langage Fin des titres pompeux.

Nous sommes tous prêtres, prophètes et rois par le baptême. La plupart des apôtres étaient mariés ainsi que les prêtres durant les onze premiers siècles de l’Église. Et puis Rome a décidé que le célibat serait de rigueur, ce qui a entraîné de nombreux clercs dans une double vie. Heureusement les orthodoxes et les catholiques maronites permettent aux hommes mariés de s’engager dans le clergé séculier tandis que le clergé régulier, les moines font les trois vœux, dont celui de chasteté. Les chrétiens qui ont une vie sexuelle sont-ils des dégénérés ? Guère d’ouverture en perspective ! Oui à l’ordination d’hommes mariés.

Dans l’Église, dès le début, le rôle de la femme se limite à être épouse et mère en éduquant les enfants. Elle peut aussi s’accomplir dans l’ordre de la création nouvelle par la virginité. Paul (Ephésiens 5, 21 à 28) et Pierre (1 Pierre 3,1) écrivent que la femme doit être soumise à son mari selon la mentalité de l'époque ; l’institution a enchéri dans ce sens évidemment. Pourtant Paul dit encore : il n’y a plus ni homme ni femme ; vous tous un dans le Christ Jésus (Ga 3, 28). Malgré tous ces radotages, depuis des siècles, la femme doit se taire ! Pourtant la Genèse dit qu’elle a été tirée du côté de l’homme et pas des pieds ou de la tête afin de montrer qu’elle est l’égale de l’homme. J’aime écouter les prêches des femmes pasteurs qui m’apportent une autre dimension, une autre sensibilité de la Parole. La femme n’est pas un cœur partagé, quand elle aime, elle Aime. Au pied de la croix des femmes et Jean pendant que les hommes se cachaient morts de trouille. C’est à une femme, à Marie-Madeleine, que Jésus est apparu en premier. Le cœur des femmes est tellement beau ! D’ailleurs en hébreux matrice et miséricorde ont le même mot « Rahamim ». La femme n’est pas inférieure à l’homme et ne lui doit en rien obéissance. Une civilisation qui prône l’égalité des sexes est de loin supérieure à celle qui maintient la femme en situation d’infériorité. L’humanité trouvera sa pleine maturité lorsque la liberté de la femme sera identifiée comme un droit et non comme une concession. C’est vrai dans l’Église aussi !

Lorsque la messe est célébrée, puisque les églises sont vides, il serait normal que chacun communie aux deux espèces comme Jésus l’a demandé. Faites ceci en mémoire de moi !

Dans l’Église primitive, la réconciliation du pécheur est de nature ecclésiale. Mille ans plus tard, l’Institution en fera un sacrement. Le concept du pécheur pardonné par l’autorité de l’Église ne se rencontre pas. La confession a été reprise du système babylonien avec tous les excès qui en découlent. Personne n’a jamais demandé pardon à Jésus ; Il n’a jamais humilié un pécheur. Vatican II proclame : « Une célébration commune, avec fréquentation active des fidèles, doit l’emporter, dans la mesure du possible sur la célébration individuelle et quasi privée. Ceci vaut surtout… pour l’administration des sacrements » SL 27.

 

Le philosophe Emmanuel Mounier écrivait déjà en 1950 :

                                            « Une chrétienté nouvelle naîtra si nous ne l’étouffons pas avec le cadavre de l’autre. »

 

PDF Onze thèses de Bernard Behin  (Document envoyé en 2023 au nonce apostolique & aux évêchés francophones belges & luxembourgeois).

 


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